Power and Mediatization Rituals of resistance and Psychological Warfare in the Burmese Spring Revolution
Pouvoir et médiatisation Rituels de résistance et guerre psychologique en contexte birman de révolution
Résumé
Following the 1st February 2021 coup in Burma, ritual modes of action were mediatized in the streets and on social media by resistance forces to act against the military. These modes of action, widely known in the Burmese and Buddhist context, have been variously interpreted: psychological warfare against the military, instrumental tool to denounce their alleged beliefs, manipulation of powerful forces, feminist revolution, etc. The circulation of ritual content in the street and on social media, sometimes reappearing in traditional media, reinvented or transformed in the public space, constituted an unprecedented moment in the Burmese revolution that was effective, in the first months after the coup, in facing the violence imposed by the military. A closer look at this moment, which mobilizes rituals but is not perceived as such by part of the resistance, provides an insight into what is at stake in the globalized, mediatized context of the revolution. In the face of violence, these ritual techniques are used politically to denigrate and frighten the military, as much as a Burmese way of acting on the world. The innovation of this moment, however, lies in its mediatization: the dialogue that has emerged between ritual content, reinvented derivative forms and their readings, thus constitutes a ritual dynamic in its own right. This ritual mobilization is intrinsically effective in resisting the military, and enables a community of resistance, within Burma or deterritorialized in the networks of the exiled diaspora, to invent itself through a common language.
Après le coup d’État du 1er février 2021 en Birmanie, des modalités d’action rituelles ont été médiatisées par la résistance, dans la rue et sur les réseaux sociaux, pour agir contre les militaires. Ces modalités d’action rituelles, largement répandues dans la société birmane et bouddhique, ont servi de support à des interprétations variées : guerre psychologique contre les militaires, outil de dénonciation de leurs croyances présumées, manipulation de forces puissantes, révolution féministe, etc. La circulation des contenus rituels dans l’espace public et sur internet, réémergeant parfois dans les médias dits traditionnels, resurgissant réinventés ou transformés dans l’espace public, voyageant dans les réseaux de la diaspora en exil, a constitué un moment inédit de la révolution birmane et s’est révélée efficace, dans les premiers mois du coup d’État, pour résister face à la violence imposée par les militaires. La lecture polysémique de ce moment qui mobilise le rituel mais n’est pas revendiqué comme tel par une partie de la résistance, permet de saisir ce qui se joue en contexte globalisé et médiatisé de révolution. En situation de violence, ces techniques rituelles sont utilisées, politiquement, pour dénigrer les militaires et pour leur faire peur, tout autant que comme manière birmane d’agir sur le monde. L’originalité de ce moment réside cependant dans sa médiatisation : l’ensemble dialogique qui a émergé entre contenus rituels, formes dérivées réinventées et leurs interprétations, constitue ainsi une dynamique rituelle en tant que telle. Cette mobilisation rituelle est intrinsèquement efficace pour résister aux militaires et permet à une communauté de résistance, à l’intérieur de la Birmanie ou déterritorialisée dans les réseaux de la diaspora en exil, de s’inventer à travers un langage commun.
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